Salutations de Jeannette James à la conférence d’Ottawa

Le 11 Décembre 2007 (LPAC/LYM Canada) –

Mme James a été le chef de la majorité républicaine à  la Chambre des Représentants de l’Alaska.  Sa circonscription comportait la ville « Pôle Nord ».  Voici une transcription éditée de ses salutations enregistrées telles que transmises par téléphone à la conférence d’EIR sur le Pont Terrestre Eurasiatique qui a eu lieu à Ottawa le 11 Décembre 2007.

Le tunnel sous le détroit de Bering :  ce n’est pas compliqué!

Il me fait plaisir de vous souhaiter la bienvenue ce matin à votre très importante conférence.  Le titre de votre conférence sert d’introduction à un récit  très intéressant.  Alors, bon matin à la « Conférence EIR d’Ottawa sur le Pont Terrestre Mondial pour Revitaliser l’Economie. »

Un chemin de fer joignant les continents n’est pas une idée nouvelle mais c’est une idée qui tarde à se concrétiser.  Avec l’opportunité spéciale que nous offre le détroit de Béring —  large de 56 miles, une profondeur maximum de 173 mètres, deux îles au milieu pour nous assister– ce n’est pas compliqué!  Il faut également noter que cette région qui, à un certain moment de l’histoire, constituait un pont terrestre naturel, est faite de granite solide et est située à l’écart de toute ligne de fissure de la croûte terrestre.

J’ai grandi près d’un chemin de fer et j’ai toujours été une passionnée de chemins de fer.  Les chemins de fer sont la manière la plus écologique de transporter les gens et le fret sur la surface de la Terre.  Et, de plus, les trains sont économiquement supérieurs à tout autre mode de transport.

Ma participation active dans le développement de cette conception économique débuta lorsque je fis mon entrée dans le parlement de l’Alaska en 1992.  Durant la 18e session de ce parlement, je participai  à l’adoption de deux lois y ayant trait.

Premièrement, il y avait déjà un corridor de rail sélectionné qui partait de la frontière Canadienne jusqu’à Fairbanks mais ce projet avait besoin d’être consolidé.  Ma loi était simple.  Elle requérait que le Département des Transports alloue 10 000$ pour déterminer la valeur des propriétés privées le long de ce corridor pour des fins de planifications.  Le but était de garder l’idée en vie.  Malheureusement, il semble qu’elle envoya le message contraire au gouverneur suivant, le Gouverneur Tony Knowles, en poste de 1994 à décembre 2002.  Malgré que l’argent ait été dépensé et qu’on ait obtenu la valeur approximative des propriétés,  il fit annuler par le Bureau de l’Aménagement du Territoire les permis qui existaient déjà depuis plusieurs années car il ne pensait pas que ce corridor de chemin de fer serait jamais construit.

La seconde loi autorisa l’établissement d’un corridor de 500 pieds de large pour le transport et pour d’autres services publics entre Fairbanks et la péninsule Seward (au sud de l’Alaska)- mais d’une façon qui la protégeait des exigences de la  provision 38.  La provision 38 requiert des processus spécifiques contraignants et extrêmement longs qui peuvent empêcher qu’un tel projet soit jamais mener à bien.  Cette loi fut adoptée à la session de 1994 et elle reste en vigueur pour les cinquante années suivantes.  Treize de ces 50 années sont déjà passées.

La portée de cette nouvelle, c’est à dire que l’Alaska s’intéressait de nouveau à construire ce projet de chemin de fer, fit bientôt le tour du monde.  Les Russes avaient déjà exprimé leur intérêt.  Et plusieurs personnes m’ont contacté de la Grande Bretagne, de la Chine et de  l’Australie.  Notre Université de l’Arctique à Fairbanks est en communication constante avec d’autres nations et elle a été très utile pour rallier du soutien au projet.   Depuis, un certain nombre de conférences ont eu lieu.

Durant le mandat du Gouverneur Frank Murkowski en Alaska (2002 –2006), nous avons fait équipe avec le Canada, à travers les gouvernements du Yukon et de la Colombie-Britannique, pour obtenir une étude de faisabilité pour le projet de chemin de fer qui est l’objet de votre conférence aujourd’hui.  A cette époque, j’étais conseillère sur la question des chemins de fer auprès du Gouverneur Murkowski.  Mené par celui-ci, une délégation dont je faisais partie rendit visite au Premier Ministre Paul Martin à Ottawa à la recherche d’un soutien du gouvernement fédéral canadien.   J’avais déjà rencontré le Premier Ministre alors qu’il faisait campagne au Yukon et je lui avais expliqué très clairement le projet.  Il sourit en me reconnaissant parmi la délégation et il commenta sur mon attitude persistante en matière de développement ferroviaire.  Il semblait nous appuyer.  Nous réussîmes à obtenir un engagement pour un apport financier du gouvernement canadien pour l’étude.

Cette étude a finalement vu le jour grâce à une loi fédérale américaine intitulée « Rail vers les ressources » qui avait été initiée par celui qui était devenu entre-temps le Sénateur Frank Murkowski.  Des fonds du gouvernement Fédéral ont été autorisés.  Le Yukon ainsi que l’Alaska y ont ajouté leur part et l’étude est maintenant complétée.

L’expression populaire « Il faut tout un village pour élever un enfant » rend bien compte de l’esprit nécessaire pour mener à bien ce projet.  Je crois qu’il faudra pour cela de l’enthousiasme, de l’argent, de la pédagogie et le désir de la communauté internationale.  Pendant la construction et après la mise en opération, ainsi que par la suite, le pont terrestre mondial et la relance économique qu’il aura engendré seront reconnus, expérimentés et appréciés par toute la population de notre planète Terre.  Je vais continuer d’appuyer ce projet, et j’attend avec impatience le jour ou une loi du Congrès américain permettra de transformer ce rêve en réalité.

Encore une fois, félicitations!  C’est un bon début.  Je vous souhaite l’ultime succès et j’aimerais être parmi vous.